Dans l'absolu, préférer les livres en VO, au moins quand la VO est en Français ou en Anglais, et peut être aussi en Espagnol .
From szuckerm@etu.utc.fr Wed May 17 18:16:37 2006 Path: utc.fr!vega.utc.fr!szuckerm From: =?ISO-8859-1?Q?St=E9phane_Zuckerman?= <szuckerm@etu.utc.fr> Newsgroups: utc.geek.rumeurs Subject: Re: Code Da Vinci : le film Date: Wed, 17 May 2006 18:14:26 +0200 Organization: UTC - Universite de Technologie de Compiegne - France Lines: 144 Message-ID: <Pine.OSF.4.64.0605171751080.100574@vega.utc.fr> References: <e4fa8m$ifd$1@utcnews.utc.fr> <Pine.OSF.4.64.0605171625530.395530@vega.utc.fr> <e4fd65$jhj$6@utcnews.utc.fr> <Pine.OSF.4.64.0605171702220.395530@vega.utc.fr> <e4fem8$kep$4@utcnews.utc.fr> <Pine.OSF.4.64.0605171725190.395530@vega.utc.fr> <e4ffe0$kr9$3@utcnews.utc.fr> <Pine.OSF.4.64.0605171729440.395530@vega.utc.fr> <slrn4e6mgtm.3juf.olmehani@vega.utc.fr> <e4fgk7$lkk$1@utcnews.utc.fr> NNTP-Posting-Host: vega.utc.fr Mime-Version: 1.0 Content-Type: TEXT/PLAIN; charset=ISO-8859-1; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8BIT X-Trace: utcnews.utc.fr 1147882466 23081 195.83.156.40 (17 May 2006 16:14:26 GMT) X-Complaints-To: usenet@utc.fr NNTP-Posting-Date: Wed, 17 May 2006 16:14:26 +0000 (UTC) X-X-Sender: szuckerm@vega.utc.fr In-Reply-To: <e4fgk7$lkk$1@utcnews.utc.fr> Xref: utc.fr utc.geek.rumeurs:72932 On Wed, 17 May 2006, Christophe Fillot wrote: > shtrom [fortfarande i Sverige] wrote: > >> >> Bien qu'empiriquement je sois d'accord avec toi, je trouve que tu >> généralise un peu vite. Les films tirés de bouqins sont en général >> décevants, mais pas tous. Affirmer comme tu le fais que le simple fait >> d'y penser est déjà la création d'une merde est un peu bliturique. >> Regarde Fight Club, tiré d'une nouvelle (que je n'ai pas encore lue), il >> est quand même très bon ce film, avec certaines choses qui n'ont >> pas pu être traitées identiquement dans le livre. >> >> Après, si le film est juste fait pour les gens qui ont la flemme de lire >> le livre, i.e. recopié à la ligne près, effectivement, je vois pas >> l'intérêt, ceci peut être étendu en "les gens qui ont la flemme de lire >> des livres", auquel cas tu rajoutes une bonnasse, tu coupe la fin, tu >> mets des bagnoles en feu, et tu fais un blockbuster. >> >> MAIS, ce n'est pas parce qu'un film est une adapation d'un livre qu'il >> est forcément mauvais (il se peut même (bien que je n'aie pas d'exemple >> sous la main) qu'un livre médiocre donne une adaptation de qualité >> (intrinsèque, pas par rapport au bouqin)), même si c'est souvent le cas. >> > > Comme adaptation complètement naze d'un livre, je pense particulièrement > à Dune. Le film est médiocre à un point difficilement concevable. Tu n'y connais rien. :-) Sinon euh, comme « bonne » adaptation d'un bouquin devenu film, on peut citer « Starship Troopers », non ? Et euh, Sailor & Lula (de Lynch aussi, tiens) est une transformation totale de l'histoire originale (relativement banale en fait, niveau roman), qui est bien meilleure qu'icelle. « Blade Runner », inspirée à la base par « Do androids dream of electric sheeps ? » (de Philip K. Dick) n'a plus grand chose à voir avec la nouvelle originale, et pourtant c'est un putain de film. Pire : il est à l'origine de tout un tas de bouquins qui se sont directement inspirés de l'ambiance et des décors. Pour Fafi, je fais une rapide bibliographie cyberpunk : Les précurseurs : ---------------- * P.K. Dick (mais bon, c'est particulier et c'est pas vraiment du cyberpunk). * Bruce Sterling, qui écrivait des romans de SF y'a bien longtemps, a vachement tripé sur le concept d'Internet même quand ça s'appelait encore ArpaNet à l'époque, et propose certains de ses romans gratuitement en ligne. Le « créateur » : ----------------- William Gibson, qui a écrit une sorte de trilogie : - Neuromancer (Neuromancien), premier bouquin à introduire explicitement le concept de cyberspace, et hop, un prix Hugo 1985 ; - Count Zero (Comte Zero) ; - Mona Lisa overdrive (Mona Lisa s'éclate), à lire après avoir lu ces deux-là ; Il y a aussi un recueil de nouvelles (Gravé sur Chrome), qui précèdent les romans de Gibson. L'écriture est nerveuse, dense, les romans petits en nombre de page, mais pas forcément super digestes (faut être un minimum technophile pour apprécier je pense). Ses romans ont conduit à l'adaptation en jeu de rôle : « Cyberpunk » Thème : dans un futur proche (vingt à cinquante ans en avant, un siècle tout au plus), l'information fait tout. On y accède à travers un ensemble d'expériences de réalité virtuelle. Les prothèses pour membres déficients sont courantes, celles pour améliorer le corps humain aussi. Et les pirates informatiques sont bien entendu une plaie pour les méga-corporations qui ont supplanté les états. Chaque corpo a sa propre milice, cherche à extrader les scientifiques des autres corpos (qui donc préfèrent parfois tuer lesdits scientifiques plutôt que les laisser au main de l'enn^Wla concurrence...). L'avenir est sombre, et si le « héros » le sauve, c'est vraiment par chance, parce tout ce qu'il cherchait à faire, c'était sauver sa peau. La relève : ----------- Neal Stephenson. Lorsque « Snow Crash » (Le samourai virtuel) sort, W. Gibson déclare « j'ai vu le futur du cyberpunk, et il s'appelle Neal Stephenson ». Rien que ça. Au point que les bouquins qui suivent ne sont plus du tout dans la même veine que ceux qui l'ont rendu célèbre. Moins de technologie ultra-avancée, un côté plus terre à terre ... Stephenson a fait des études où l'informatique était clairement mise en pratique, et ça se ressent dans sa façon de décrire tous les joujoux technologiques (même s'il y a toujours des trucs impensables et impossibles pour le moment, bien sûr). Ici le futur est bien plus proche, bien plus palpable, et comme il est moins exagéré, il est un peu moins sombre (pas tant que ça non plus, faut pas déconner). Le bouquin suivant, « Diamond Age » (L'âge de diamant), lui donne un prix Nébula et un prix Hugo. Le futur est ici plus lointain, et personnellement j'ai moins aimé, mais il faut que je le relise. Et puis dernier bouquin, mais un putain de chef d'oeuvre à mon sens : « Cryptonomicon » (idem en français, mais édité en poche en trois volumes). Ici le futur est extrêmement proche : pas plus de 10 ans en avant (le roman est publié en 1999). En fait on pourrait même dire qu'il s'agit d'un présent légèrement modifié. C'est le roman de cyberpunk ultime, d'un certain point de vue : tout est plausible, ou presque. Les experts peuvent se rhabiller. Entre deux digressions sur ce qu'est l'arithmétique modulaire (montrée grâce à un vélo), comment rapidement décrypter un message chiffré (grâce à la fréquence des caractères, etc.), on assiste à un énorme roman mélangeant histoire de la 2nde guerre mondiale (à travers un Marine façon Rambo - le premier, pas les suites pourries - et un mathématicien ayant pour pote un certain Alan Turing) et thriller contemporain, où un informaticien se retrouve embarqué malgré lui dans une gallère pas possible. Je suis actuellement en train de le relire. C'est bon. C'est très bon. On peut aussi citer d'autres auteurs, tels Stephen Baxter, qui font un boulot plutôt bon (je crois qu'il est derrière « Mozart en verres miroir », à vérifier). Voilà. -- "Je deteste les ordinateurs : ils font toujours ce que je dis, jamais ce que je veux !" "The obvious mathematical breakthrough would be development of an easy way to factor large prime numbers." (Bill Gates, The Road Ahead)